MAMAN,

Séparés de toi pour toujours, nous ne pouvons t’embrasser pour te souhaiter cette fête que tu mérites tant ; quelle tristesse en nos cœurs quand tu nous as quittés un matin après les premiers chants des oiseaux que tu aimais observer sur ta fenêtre ; à force de volonté, tu as accepté de lutter pour dépasser ton anniversaire, recevoir dans ta chambre les petits-enfants heureux de venir à Pâques.

Tu as combattu si courageusement la maladie de Parkinson puis cette leucémie qui t’as épuisée rapidement.

L’hôpital ne t’a pas épargnée, négligeant les règles fondamentales d’humanisme envers les malades qui n’ont plus vingt ans ; ta douleur, tes interrogations sur le traitement parfois inapproprié, ta demande de rééducation, ton attente d’un retour à la maison sont restées longtemps sans réponse.

Tu as choisi la proximité pour te soigner pour rester avec Papa trop handicapé pour te rendre visite à Paris ; quel courage d’accepter des transfusions, transportée sans confort et sans ménagement dans un service qui dès le premier jour t’annonçait une fin certaine et négligeait la communication et l’accompagnement.

Comme nous aurions aimé te voir accompagnée par ce jeune spécialiste de l’hôpital Saint-Louis, prônant encore l’engagement humain , offrant avec générosité toutes ses compétences pour sauver chaque patient d’une maladie sournoise et parfois diagnostiquée tardivement faute d’écoute appropriée des victimes ; l’égoïsme de notre société n’aide pas ces médecins qui s’investissent au quotidien pour faire progresser la science et développer des protocoles de soins égaux sur tout le territoire.

Sans doute aurais-tu bénéficié de quelques semaines de plus pour vivre avec plus d’attention et une place dans un service spécialisé ; ton retour en hospitalisation à domicile t’a permis de retrouver Papa et la famille, les mésanges et les pics-verts sur la fenêtre, d’écouter le chant du rossignol ; le soleil couchant auréolait ta chambre en soirée précédent l’angoisse de nuits troublées par les insomnies et la douleur ; nous étions si contents de te retrouver et si malheureux de ne pouvoir supprimer tes souffrances et tes angoisses de quitter ce lit et t’asseoir enfin dans un fauteuil.

Que de larmes cachées et de sourires esquissés pour te dire notre amour et notre espoir de te voir vivre.

Que d’espoir et de prières pour ta guérison quand tu affrontais la maladie avec la connaissance de cette vérité si lourde à supporter. Tu n’as jamais abandonné et ta volonté a guidé durant ces longs mois ta résistance ; quelques jours avant de partir vers l’inconnu, tu as encore fait face avec humour et gaieté pour montrer à la famille le bonheur de ton retour à la maison.

Maman,

Je te souhaite de tout cœur une paix éternelle, la douceur du Paradis s’il existe pour te donner enfin toute la bonté dont tu as fait preuve toute ta vie ; je te souhaite de retrouver notre sœur, tes parents, ta famille lointaine et les amis que tu as perdu avec tristesse.

Aujourd’hui, le chant des oiseaux me rappelle ta présence et je déposer au cimetière ces fleurs merveilleuses au parfum odorant que tu aimais tant mais ne pouvait respirer sans souffrir d’allergie. Je voudrais t’embrasser et te tenir dans mes bars comme tu l’as fait tant de fois au cours de notre vie ; n’hésite pas à troubler mon sommeil pour rappeler ta présence, ta pensée sera toujours en moi ; tu as allumé une flamme pour nous transmettre l’amour, elle est immortelle comme ce nom que nous te donnerons toujours « MAMAN ».

FÊTE DES MÈRES

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